Monday, November 9, 2009

Le business Madonna et Jay-Z_ un jackpot planétaire

Louise a la cinquantaine et partage sa vie entre les studios, les séances photos signées Mario Testino dans la demeure campagnarde anglaise façon House & Garden, et de temps en temps, donne la réplique à Clive owen dans un spot tourné pour une marque de berlines allemandes par son mari. Ses enfants représentent tout pour elle, et mis à part sa carrière, son amie Stella Mc Cartney ou Gwyneth Paltrow, et son physique, rien ne compte. Parfois son autre ‘amie’ Sharon, lui demande de venir mettre en vente un objet lui étant cher, pour très cher, dans des ventes aux enchères pour l’Amfar. C’est l’occasion de côtoyer la crème du cinéma international et peut-être enfin de décrocher un scénario qu’auraient refusé ces petites actrices frenchy. Pas de répits ni de retraite pour Mrs Ritchie Ciccone, le business n’attend pas. Bonheur oblige.

Dans la vie d’une femme les hommes tiennent une place de choix, père absent, divorce, fils adoptif. Homme fécondateur (le danseur et père de son fils Rocco), jardinier cinéaste (Rissman qui réalise le film documentaire I Am Because We Are), rarement exemplaires ou modèles ils sont source d’inspiration et moteur dans la recherche perpétuelle duchangement, de la nouveauté et de la différence. Soit, il faut faire des choix et parfois ceux-ci induisent d’avoir la force et le pouvoir de refuser les situations où l’on n’est pas à son avantage. Savoir dire non et partir chercher satisfaction, par le travail, dans l’accomplissement. Madonna a su le faire et très tôt. En quittant le foyer familial, en quittant Sean Penn et d’autres, en prenant une position déterminée face à l’opinion publique, dans sa démarche d’adoption en Afrique, en persistant dans le cinéma comme actrice malgré une succession d’échecs soulignés par des critiques cuisantes. Pas le temps de s’excuser, pas le temps de s’enliser au son des diatribes des journalistes. À 50 ans Madonna a réussi à s’imposer et s’est fait respecter par la jeune génération de Britney Spears à Justin Timberlake. On aime ou pas, son style, son univers visuel, ses choix artistiques, son art des affaires ; qu’importe l’avis de chacun, la diva impose le respect par son impressionnant parcours et sa carrière, ses fautes et ses rédemptions.Dans ses choix professionnels, tout luxe lui est permis car si la diva ne se lève que pour un million de dollars, c’est qu’elle peut se le permettre, et ce à force de travail. Elle est aujourd’hui à la tête d’un empire ; rien ne se refuse à la star, pas même de changer de maison de disque alors qu’elle doit encore deux albums à Warner. L’album studio est dans les bacs depuis plusieurs semaines et un album compilation devrait sortir d’ici fin 2008 à début 2009. Madonna est une valeur sûre capable de galvaniser les ventes et de ces artistes à la cote si sûre que l’on peut capitaliser sur leur popularité et signer en mode double plan quinquennal (dix ans !). En clair Madonna s’engage à produire des albums studios au minimum jusqu’à ses 60 ans ! Et plus si affinités ? De guerre lasse ? Fatigués de la déferlante et la dictature de la chanteuse ? Faites-vous à l’idée dès à présent. Initialement sous contrats avec Warner Bros. Records, la femme d’affaire a négocié son transfert chez la toute nouvelle division d’édition musicale de la société Live Nation.

Méconnu en France, l’américain Live Nation est un groupe qui compte plusieurs sociétés toutes liées à l’organisation de concerts et grands événements sportifs surtout, comme les shows de mi-temps de l’institution et machine à cash, le Super Bowl (l’un des records annuels d’audience aux États-Unis). On retrouve à son comité directeur des pointures de l’Entertainment comme l’éminent Harvey Weinstein (co-fondateur du studio Miramax qui en son temps révolutionna l’industrie du film indépendant américain). Live Nation a été créé en 2005 en Californie et doit sa force d’être le fruit d’un développement du géant mondial Clear Channel (l’autre JC Decaux, soit le réseau de publicité et d’affichage extérieur américain). Comment peut-on en moins de 3 ans avoir maillé à ce point le système que l’on possède et gèré près de 120 lieux de concerts, que l’on assure la promotion et l’organisation d’environ 29 000 rendez-vous musicaux, du concert de star internationale à la finale de sport automobile ? En tant que ‘fille’de Clear Channel Communications, Live Nations bénéficie d’une base solide sur tous les plans. Une assise financière confortable avec une capitalisation boursière de 0,80 milliard en dollars US. Une couverture du marché à l’échelle mondiale (18 pays) et une offre de produit diversifiée du contrat de management artistique (U2, Madonna, et plus récemment Jay Z étant les plus importants) à la gestion de lieux de concert et rencontres sportives comme Wembley Arena à Londres. Un artiste international sous contrat ou pas avec Live Nations travaille obligatoirement à un moment donné avec l’entreprise qui est ainsi un acteur incontournable de l’industrie de la musique. Capable donc de prendre des engagements à dix ans pour un montant de 120 millions de dollars US (dont une avance en cash et actions à hauteur de 90 millions de dollars). Les ventes d’albums ne sont plus au cœur de la négociation même si pour des artistes de cette envergure elles constituent un chiffre d’affaire important, mais avec les produits dérivés et l’organisation et la promotion des tournées de concerts dans le monde entier. Le montant des recettes globales anticipées pour le lancement d’un album comme Hard Candy est certainement une belle part du PIB du Malawi (7.67 milliards ). Pour comparaison, Live Nation avant l’arrivée de Madonna a réalisé en 12 mois, et après deux ans d’existence, un chiffre d’affaire de 4.4 milliardss de dollars. N’oublions pas que la société, bien entendu, est aussi productrice de contenus vidéo, site internet, affiches de concerts, prestations auxquelles s’ajoute maintenant la production d’albums. Et pour vendre tout cela des bases de données de clients d’événements, cœur de cible, avoisinant les 25 millions d’entrées et augmenter la marge brute dégagée de 4,3 % sur l’activité événements, jugée bien trop faible.

Marié à l’actrice et chanteuse Beyonce Knowles, enfant de Brooklyn, New-York, Shawn Corey Carter dit Jay Z est selon l’heure de la journée producteur, rappeur, financier, comme si cela ne suffisait pas, l’équipe de basket-ball du New Jersey, les Nets lui appartient. Indépendant, parfois sulfureux et provocateur, il sait faire parler de lui, provoquer un schisme en proclamant sa retraite, pour mieux revenir et frapper contre ses détracteurs à coups de succès d’estime et ventes records. Avec dix albums produits entre 1996 et 2007 (hors collaborations et compilations), l’homme a été sérieusement occupé ces dix dernières années. vendre 50 millions de disques dans le monde ne doit pas s’improviser, métier chronophage même pour un prodige, mais très rémunérateur. On lui reconnaît le titre d’entrepreneur parmi les plus imposant par la rapidité et l’intelligenc avec laquelle il a construit sa fortune. S’étant diversifié dans l’immobilier et les hôtels de luxe avec J Hotels, dans le prêt à porter avec Rocawear, les spiritueux avec la licence de distribution de vodka dans les clubs qui lui permettent de savoir où l’écouler, et par aussi promouvoir les artistes signés au sein des différents labels musicaux qu’il possède. Cet appât du gain et cette stratégie de construction de portefeuille à multiple facette, lui ont valu des différents avec les associés de ses débuts, Damon Dash and Kareem Burke dit « Biggs ». Jay Z a négocié avec Live Nation un contrat de 150 millions de dollars, soit un record, aucun transfert d’artiste n’ayant jamais été signé pour ce montant. Si Madonna a quasiment intégralement délégué sa gestion à Live Nation, Jay Z opte-lui pour un partenariat sous forme de joint-venture codétenue avec Roc A Fella, la société qu’il a créé et dont il a racheté les parts à ses anciens amis et cofondateurs. Roc Nation, l’entité qui doit émerger des deux parties, sera elle-même une société de production, un label et un talent manager, signant des artistes et développant leurs images et ventes en tous genres. De plus Roc Nation touchera des budgets et financement de Live Nation pour assurer son développement et le chiffre d’affaire sera donc partagé entre les deux sociétés mères. Ce n’est qu’un début et les possibilités de croissance de telles entreprises son tellement vastes que Michael Rapino le PDG de Live Nation peut traquer les prochains ‘accords cadres’ avec les artistes tels Gwenn Stefany, Diddy… et laisser monter les enchères car ce que veut le peuple (enfin les I-phone du peuple) c’est du ‘pain et des jeux’ pour nos oreilles et nos yeux – la nation veut du vrai, du live !

par Andrée Fraiderik-Vertino – Article publié dans L’Homme Magazine #2 (2008) / Photos Tous Droits réservés – Live Nation.com/





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